Fil d'Ariane

Le Château et ses environs

Durant le règne de Charles IV, Prague devient la résidence des empereurs du Saint-Empire. Le site le plus important est alors le château de Prague: ce lieu retient l’essentiel de l’attention du souverain. Ses expériences de jeunesse, ses années passées à la cour du roi de France et dans des seigneuries italiennes ou encore dans la magnifique ville épiscopale de Trèves avaient mené Charles à rechercher la sécurité, mais aussi un environnement agréable, caractérisé par l’opulence et la beauté. Par ailleurs, le siège du pouvoir et le centre politique du Saint-Empire romain germanique avaient une fonction ostentatoire, et devaient impressionner les visiteurs.

  • Photo: Prague City Tourism
  • Photo: Prague City Tourism
  • Photo: Prague City Tourism
  • Photo: Prague City Tourism
  • Photo: Prague City Tourism

La IIIème cour du Château

La partie la plus ancienne du Château est la IIIème cour, entourée par les bâtiments de l’Ancien Palais royal, la chapelle de Tousles-Saints, la Tour noire ainsi que des vestiges de fortifications médiévales. C’est ici que se déroulait l’essentiel de la vie de la cour impériale : diplomates, artistes, artisans, messagers venus des villes de l’empire y trouvaient souvent leur souverain prêt à discuter. Sur le site du Château, Charles IV est parvenu à conjuguer à la perfection le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir séculaire. La silhouette gothique de la cathédrale Saint-Guy en est la preuve.

La cathédrale Saint-Guy, Saint-Venceslas et Saint-Adalbert

Dès le premier coup d’oeil, la silhouette monumentale de la cathédrale Saint-Guy témoigne de l’importance spirituelle qu’occupe ce monument pour l’État tchèque. Elle fut non seulement le lieu de couronnement des rois et des reines de Bohême, mais aussi l’emplacement idéal pour conserver la couronne de Saint-Venceslas et les joyaux de la couronne. Sa fondation, en 1344, était étroitement liée à l’élévation de Prague du statut d’évêché à celui d’archevêché, l’un des plus grands succès politique de Charles IV.

Dans l’architecture, on distingue clairement l’influence du gothique français. Le premier maître d’oeuvre, Matthieu d’Arras, édifia le choeur et la couronne de chapelles qui l’entoure. Il fut relayé par Peter Parler, qui acheva la voûte et construisit la chapelle Saint-Venceslas ainsi que la Porte d’or et une partie du clocher. Par la suite, pendant des siècles, la cathédrale resta inachevée, et il fallut attendre le XXe siècle pour qu’elle prenne son aspect définitif.

Parmi les lieux les plus somptueux de la cathédrale, on retiendra la Porte d’or, décorée de mosaïques représentant le Jugement dernier, parmi lesquelles figure un exceptionnel portrait de l’empereur Charles IV et sa femme Élisabeth de Poméranie. On trouvera également un portrait du souverain dans la chapelle Saint-Venceslas. La magnifique décoration et l’architecture de cette chapelle soulignent d’ailleurs l’importance du tombeau du saint, premier patron de la Bohême. Les ornements des murs, faits de feuilles d’or, de pierres précieuses et de fresques représentant la Passion du Christ, datent du XIVe siècle.

La nef à trois voûtes date de l’époque moderne, mais elle a été réalisée conformément aux plans médiévaux d’origine. Les sarcophages gothiques disposés dans les chapelles le long du choeur ont été réalisés sur ordre de Charles IV pour accueillir la dépouille de ses ancêtres Přemyslides. Des bustes de la famille royale, y compris celui de l’empereur, ont été placés dans le triforium, le passage couvert qui longe la nef. Un tombeau royal souterrain contient la dépouille de Charles IV et d’autres rois de Bohême.

Les dimensions de la cathédrale témoignent de son aspect monumental: 124 mètres de longueur, 60 mètres de largeur pour la nef, 33 mètres de hauteur sous la voûte et 96,5 mètres de hauteur pour le clocher principal.

Le trésor de la cathédrale Saint-Guy

Le caractère exceptionnel de la cathédrale Saint-Guy tient aussi au trésor qui y est conservé. De nombreux coffres précieux contenant les reliques de saints y sont en effet présents depuis le règne de Charles. L’extraordinaire qualité de l’artisanat mis en oeuvre dans ces objets, le coût élevé de leur réalisation révèlent bien la personnalité de Charles IV. Parmi les objets les plus précieux, on citera une croix en or, le bras de saint Georges, une timbale en onyx ou encore le reliquaire de sainte Catherine. Ne ratez pas l’occasion de contempler ce trésor de vos yeux. Vous le trouverez dans la chapelle de la Sainte-Croix, qui donne sur la IIème cour.

L’Ancien Palais royal

La cour et le palais de l’empereur étaient situés à proximité immédiate de la cathédrale. Une fois définitivement installé à Prague, le monarque jugea que sa résidence au Château ne répondait plus à ses exigences en termes d’élégance et de style de vie. Les travaux de rénovation qui furent alors réalisée, difficiles et minutieux, ne sont hélas plus visibles aujourd’hui, mais l’Ancien Palais royal contient encore tout un étage de style gothique, qui abritait au départ les appartements de la reine. Quoique les salles d’apparat édifiées par Charles aient disparu au profit de l’actuelle salle Vladislav, certains détails, tels les vestiges de la chapelle en encorbellement, une partie des arcades gothiques au rez-de-chaussée ou encore la salle aux colonnes, permettent de se faire une idée de son aspect initial.

La chapelle de Tous-les-Saints

Lorsqu’il entreprend la rénovation de sa résidence, Charles IV fait également bâtir une nouvelle chapelle dédiée à Tous-les-Saints, près de laquelle il fonde en 1339 un chapitre collégial. Ce sont les ateliers de Peter Parler qui se chargent de réaliser la construction de cet édifice gothique complexe inspiré par la Sainte Chapelle de Paris. Hélas, le grand incendie qui ravage en 1541 les quartiers de Malá Strana et Hradčany a largement endommagé le bâtiment, de sorte qu’aujourd’hui, nous ne pouvons plus admirer l’ouvrage en détails, qui fut restauré par l’archiduchesse Élisabeth, soeur de l’empereur Rodolphe.

La basilique Saint-Georges

Souhaitant maintenir les traditions et le renom de la lignée des Přemyslides, dont il se revendiquait fièrement, Charles IV décida de transformer la chapelle Sainte-Ludmila, édifiée sur le tombeau de la première sainte patronne de l’État tchèque, en une basilique dédiée à Saint-Georges. De nouveau, les ateliers de Peter Parler réalisèrent les travaux. Le nouvel étage gothique de la chapelle, la voûte, le tombeau orné d’un gisant à l’effigie de la sainte et les fresques témoignent de la maîtrise artistique de l’ouvrage.

Le Vieux Burgraviat et la Tour noire

C’est dans le Vieux Burgraviat du Château que le jeune souverain passe les premiers mois qui suivent son retour en Bohême, en 1333. Ce bâtiment situé à proximité de la Tour noire est employé à titre provisoire, et remplace le Palais royal, alors inhabité.
Depuis plus de mille ans, le château de Prague est le symbole même de l’État tchèque. Dans cette longue histoire, le règne de Charles IV fut une étape essentielle.

Les quartiers de Hradčany et Malá Strana

Charles IV ne s’intéressa pas qu’au Château. Les quartiers de Hradčany, situé sur la colline, et de Malá Strana, à ses pieds, firent également l’objet de projets d’urbanisme. Hradčany, qui était au départ une bourgade, constituait une importante voie d’accès à la résidence impériale ainsi qu’un quartier commerçant, tout comme Malá Strana. Charles IV décida donc d’élargir, de mieux protéger et d’équiper les faubourgs immédiats de sa résidence. Cette décision lui permit d’agrandir notablement la zone située sous le Château, de relier celle-ci à la colline de Petřín et d’édifier sur cette dernière, jusqu’à la rivière, le Mur de la faim: édifiée en période de famine, cette fortification en gaize était censée renforcer les défenses de la ville et de la résidence impériale. La légende raconte que Charles fournit en vivres les habitants de la ville participant aux travaux.

Grâce au siège de l’archevêque et à la commanderie des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (église Notre-Dame-sous-la-Chaîne), Charles jouissait d’un fort soutien dans le quartier situé sous le Château, l’actuel Malá Strana. Cependant, pour favoriser le développement de la cité, il fallait encore relier les deux berges de la Vltava.

 

Prague City Tourism