Monastère de Břevnov (Břevnovský klášter)

Le monastère de Břevnov, le premier monastère d’hommes en Bohême, a été fondé conjointement par Boleslav II et Adalbert de Prague (svatý Vojtěch) le 14 janvier 993. La légende décrit l’origine du nom du monastère d‘après la poutre qui se trouvait dans la fontaine, à laquelle Boleslav II. a rencontré Adalbert.
Vers 1040, le monastère a été reconstruit par Břetislav Ier et de nouveau vers 1300 en style gothique primitif par l’abbé Bavor de Nečtin. Il a été dévasté par les Hussites et encore une fois au cours de la guerre de Trente Ans. L’ensemble baroque d'aujourd'hui a été progressivement bâti entre les années 1708 – 1745 d’après le projet de Christopher Dientzenhofer (Kryštof Dientzenhofer) et son fils Kilian Ignace (Kilián Ignác).
L’entrée de l’ensemble est formée par une porte construite en 1740 par Kilian Ignace Dientzenhofer et ornée d’une statue de Saint-Benoît et de petits anges de Karel Josef Hiernl. Derière la porte, il y a une cour, à gauche un grenier, à droite une ferme annexée à l’un des bâtiments du couvent, peut-être à l‘hôpital. La cour est fermée par la façade de l’église de Sainte-Marguerite et par les bâtiments de la prélature de l’abbaye qui avoisinent.
Conçue par Christopher Dientzenhofer et Kilian Ignace Dientzenhofer, l’église fut construite entre 1708 et 1735. Elle est classée parmi les démonstrations de l’architecture baroque tchèque suprême. C‘est la première église à Prague auquelle le pape Pie XII a décerné le titre honorifique de Basilique mineure (Basilica minor), qui n'est accordée qu’aux églises exceptionnelles. Le maître-autel fut fabriqué en 1718 selon le projet de Christopher Dientzenhofer par Josef Dobner, le sculpteur sur bois, et les sculptures par Matouš Václav Jäckel. Les tableaux d’autel sont l’œuvre de Peter Brandl (Petr Brandl), sur les côtés des autels dans le nef, il y a des statues des saints bénédictins faites par Matouš Václav Jäckel. Sur le côté sud de l’église, il y a la pierre tombale de Saint-Gunther (Svatý Vintíř). Les voûtes abritent les fresques de Jan Jakub Stevens datant des années 1719 – 1721. Des bancs marquetés du chœur proviennent du 18e siècle et sont fabriqués par Jan Sichmüller et décorés de statues de Richard Prachner ; l’orgue de l'église date de 1725, elle est faite par Tobiáš Meysner. La prospection archéologique sous le chœur dans les années 1965 – 1969 a permis de découvrir une crypte pré-romane provenant de 1040.
Le couvent a été construit entre 1709 – 1720 d’après Christopher Dientzenhofer, la prélature a été ajouté en 1720 selon le projet de Kilian Ignace Dientzenhofer. Le lieu le plus important de la prélature, c’est la Salle de Thérèse, ayant son nom d’après la visite de l’impératrice Marie-Thérèse (Marie Terezie) en 1753. Derrière la salle, il y a une chambre classique avec des peintures d’Antonín Tuvora, derrière elle, un salon chinois peint par les paysages du même auteur. Dans le salon bleu, il y avait le cabinet de travail de l’abbé Opasek. Autre salle, c’est la chambre de Pompéi, nommée d’après les peintures murales ornamentales.
Dans le bâtiment du couvent, il y a le réfectoire d’hiver, la sacristie, la salle capitulaire avec une fresque de plafond le Christ lave les pieds des apôtres qui date du 1745 ; le réfectoire d’été avec une fresque de plafond Multiplication miraculeuse des pains datant de 1739 et la salle de billard. La bibliothèque monastique avec la peinture de plafond se trouve au premier étage. Les armoires de la bibliothèque sont baroques et rococos, richement sculptées.

Un vaste jardin fait parti du monastère, dans lequel, il y a le pavillon d’été abbatial Vojteska avec une chapelle qui abrite la fontaine (source du ruisseau Brusnice), où le monastère a été fondé. C’était Kilian Ignace Dientzenhofer qui, dans les années 1722 – 1725, lui a prêté une apparence baroque. Dans la partie supérieure du jardin, on trouve les vestiges de la serre provenant du début du 18e siècle.
Après l’expulsion des moines, les bâtiments servaient de dépôt du Ministère de l’intérieur et de l’Archive central d’Etat ; après 1990, la propriété a été retournée à l’ordre des bénédictins. En 1991, le monastère a été déclaré monument culturel national.